Stephan, « ma maladie a été la porte ouverte à un nouveau départ »

Stephan exerçait un métier dans lequel il était très investi avant de se retrouver immobilisé à cause d'une maladie chronique évolutive MDE. De nature positive, il a su rebondir et aller de l’avant pour se reconvertir vers un nouveau métier. Aujourd’hui, il est heureux et se dit que finalement, sans cette maladie, il n’aurait pas eu la chance de vivre ce nouveau départ et d’intégrer cette nouvelle entreprise dans laquelle il se sent très bien.

Parlez-nous de votre parcours ?

J’ai exercé le métier de contrôleur d’étanchéité pendant plus de 10 années. C’était un métier très physique qui impliquait des déplacements chez différents clients dans la journée et de charger et décharger le matériel nécessaire. A savoir que ce matériel pesait entre 20 et 35kg et que je le portais plusieurs fois par jour. J’aimais mon travail même si celui-ci avait un fort impact sur ma santé. Mais j’ai commencé à ressentir des difficultés en enchaînant des tendinites chroniques pendant 2 ans. Puis, en 2021, après une journée de travail difficile pendant laquelle j’ai dû porter plus de 200 kg de matériel, mon corps a dit stop. Ça a été ma première crise. Pris de douleurs, je suis resté figé dans mon lit pendant plusieurs jours sans pouvoir bouger. Atteint d'une maladie chronique évolutive, j'ai tenté une reprise, mais ce fut compliqué. Alors après avoir enchainé les rendez-vous avec les spécialistes, médecins et le médecin du travail, l’annonce est tombée : « je ne pouvais plus exercer mon métier, il était trop physique pour moi et ma santé ».

Comment avez-vous réagi face à la nouvelle ?

Je suis de nature positive, j’ai donc très vite rebondi. J’étais encore en arrêt, alors on m’a orienté vers le service maintien du Cap emploi pour envisager un reclassement ou préparer une éventuelle reconversion professionnelle. J’ai rencontré la psychologue du travail d’Aptima RH pour mon bilan de compétences et j’ai bénéficié d’un bon accompagnement de la part de la chargée de mission du Cap emploi. A ce moment-là, j’avais déjà une idée en tête pour un nouveau projet. Après 15 années de carrière dans la qualité et l’industrie, j’ai finalement choisi de me reconvertir dans la conception industrielle. Le temps était venu de faire attention à moi, à ma santé, à mes proches et de revoir mes priorités avec un poste moins physique et plus sédentaire.

Comment avez-vous construit ce nouveau projet ?

Après des années sur le terrain dans le monde industriel, je me suis dit, pourquoi ne pas passer de l’autre côté du miroir. J’ai donc choisi de m’orienter vers la production en bureau d’études. Mon projet a rapidement été validé puisqu’un mois après le début de mon bilan de compétences, j’ai intégré la formation de préqualification TSFT qui est une préparation aux métiers de la conception industriel. J’ai ensuite enchainé avec une formation qualifiante BSCI. Ce retour à l’école, je ne l’avais pas imaginé, mais ce fut une belle expérience à vivre.

Au cours de cette formation, j’ai appris à maitriser l’impression 3D et les logiciels de modélisation. Il été prévu que je présente ce sujet dans le cadre de ma formation, j’ai alors investi dans une imprimante 3D. Sujet qui m’a vite passionné et sur lequel, j’ai eu l’opportunité de donner des cours pendant la formation.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

A l’issue de mon diplôme, j’ai eu un stage obligatoire chez Naval Groupe au sein du bureau d’étude. Ils ont vraiment aimé m’ont projet. Ils ont d’abord proposé un CDD de 6 mois qui s’est transformé en CDI. Je n’ai pas eu besoin de demander des adaptations spécifiques. J’ai rencontré la médecine du travail et l’entreprise a financé un bureau électrique et une chaise adaptée. La médecine du travail a accompagné l’entreprise dans ce sens. Je suis très bien chez Naval Groupe et très heureux d’y travailler.

Que retenez-vous de cette période de votre vie ?

Finalement, cette maladie, je le vois comme une chance pour un nouveau départ. J’adorais mon ancien poste mais cette reconversion fut pour moi l’opportunité de m’épanouir dans un nouveau métier. J’ai finalement découvert un nouveau métier passionnant. Aujourd’hui je vais bien, les douleurs sont atténuées, la souffrance n’est plus là. Mais je dois l’avouer, le mental a beaucoup joué dans l’accomplissement dans ce nouveau projet. Je me sens bien dans mes baskets.

Que conseilleriez-vous aux personnes qui rencontreraient les mêmes étapes-difficultés- problématiques que vous ?

Je ne connaissais pas le Cap emploi avant mon arrêt. Mais selon moi, toute personne rencontrant des difficultés, peut leur faire confiance. On est vraiment bien encadré et accompagné. Il faut juste être patient et essayer de voir les choses du bon côté. Je suis d’accord que lorsque la santé vous joue des tours, ce n’est pas facile de l’accepter. Mais finalement, c’est parfois l’occasion de se remettre en question ! Et quand on a une attitude positive, on avance. Le fait d’être bien accompagné m’a permis d’être efficace et de ne pas partir dans tous les sens. Autre côté positif, auparavant, j’avais un niveau Bac, aujourd’hui, j’ai un niveau BTS et j’ai étoffé ma culture technique.

DELPHINE MASSE


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